Avec un jour de retard, j’ai réussi à traduire et sous-titrer la courte allocution que le président de la République du Brésil, Jair Bolsonaro, a faite en chaine nationale hier, le 23 aout 2019, à 1h30min (heure de Paris, déjà le 24). Il a enfin exposé sa position concernant la crise internationale qui s’est formée ces derniers jours autour des incendies dans l’Amazonie brésilienne (appelée aussi « Amazônia Legal » ou « Amazonie légale »). La motivation en a été les déclarations d’Emmanuel Macron, président de la France, pour qui son pays pourrait voter contre les accords entre l’Union européenne et le Mercosur sous le prétexte que Bolsonaro lui aurait menti à Osaka, lors du Sommet du G20, à propos de ses engagements dans l’Accord de Paris sur le climat. En outre, l’Irlande a pris la même position, tandis que la Finlande a suggéré d’interdire l’importation du bœuf brésilien comme réponse à la croissante déforestation et les incendies dans l’Amazonie, auxquels le gouvernement brésilien n’aurait réagi à temps.
La question amazonienne a provoqué toute une crise internationale concernant les problèmes environnementaux de plus en plus aggravés avec cette faible protection de la plus grande forêt tropicale du monde. Le gouvernement de droite de Jair Bolsonaro a d’emblée suscité de vives réactions en dehors du Brésil à cause de ses déclarations contre le statu quo international et la présumée influence des ONGs et d’autres associations « anti-nationales » sur la politique du Brésil. On sait par ailleurs que son élection a été strictement liée à l’appui des grands fermiers, accusés d’accélérer le processus de destruction des forêts indigènes et de l’environnement en géneral. Devant la querelle qui se voisinait contre le Brésil lors du Sommet du G7 à Biarritz, Bolsonaro s’est pressé à montrer son effort à conserver l’Amazonie et contribuer à arrêter l’avancée des incendies. Les forêts brulent davantage dû au climat sec et peu pluvieux de l’hiver brésilien au Nord et au Centre-Ouest, mais on accuse ces fermiers-là de favoriser les incendies pour ouvrir des espaces à l’exploitation économique.
Les menaces de sanctions internationales ont certes impulsé la rapide réponse du président Bolsonaro, mais ce n’est pas la première fois qu’il cause des crises soudaines. Pendant tous les huit mois de son gouvernement, des déclarations impulsives, liées surtout à des chiffres sur l’économie et le climat qu’il jugeait « contestables », remplies d’ailleurs de gros mots et d’attaques personnelles, ont gêné même d’anciens alliés proches, dont quelques-uns se sont déjà ouvertement écartés du gouvernement. Des chefs d’État dits plus libérales, comme Emmanuel Macron et Angela Merkel, ont aussi marqué leur position contre la dureté du Parti social libéral (PSL) au pouvoir et trouvé des obstacles pour dialoguer et entamer des actions conjointes avec lui.
Moi-même, un Brésilien, ai traduit l’allocution directement du portugais vers le français et mis des sous-titres sur la vidéo de la chaine de la Présidence brésilienne. Vous pouvez regardez ci-dessous la version sous-titrée et le texte écrit en français (l’original brésilien peut être lu dans la vidéo même) :
Bonsoir. Je m’adresse à tous pour parler de notre Amazonie, qui a dans les dernières semaines attiré une croissante attention de la part du Brésil et du monde.
La Forêt amazonienne est une partie essentielle de notre histoire, de notre territoire et de tout ce qui nous fait sentir d’être Brésiliens. Nos richesses sont innombrables en ce qui concerne la biodiversité comme les ressources naturelles. En raison de ma formation comme militaire et de ma carrière d’homme public, j’aime et respecte profondément l’Amazonie.
Protéger cette forêt, c’est notre devoir. Nous en sommes conscients et menons un combat contre la déforestation illégale et n’importe quelles autres activités criminelles qui mettent en risque notre Amazonie. Il faut rappeler que dans cette région habitent plus de 20 millions de Brésiliens qui attendent depuis des années un dynamisme économique qui corresponde aux richesses qui y existent.
Pour protéger l’Amazonie il ne suffisent pas d’opérations de surveillance, commandement et contrôle. Il faut permettre que toute cette population se développe au même rythme de l’ensemble du Pays. C’est dans ce sens qui travaillent tous les organes du Gouvernement.
Notre Gouvernement ne tolère point la criminalité, et dans le domaine environnemental cela n’en ira pas autrement. Pour cette raison nous offrons toute l’aide aux États appartenant à l’Amazonie brésilienne. Quant à ceux qui l’acceptent, j’y vais autoriser l’opération de Garantie de la loi et l’ordre, une vraie GLO environnementale. L’emploi étendu de personnel et d’équipements des Forces armées, d’auxiliaires et d’autres agences nous permettront non seulement de combattre les activités illégales, mais aussi d’arrêter l’avancée des incendies dans la région.
Comme d’habitude cette saison est chaude, sèche et à vents forts, où arrivent chaque année, malheureusement, des incendies dans la région amazonienne. Dans les années où il pleut davantage, les incendies sont moins fréquents. Dans les années plus chaudes, comme la courante, 2019, ils arrivent plus fréquemment. En tout cas, même si les incendies cette année ne sortent pas de la moyenne des 15 dernières années, nous ne sommes pas contents de ce qui se passe devant nous.
Nous allons agir fermement pour ralentir les incendies dans l’Amazonie. Par contre, il faut rester tranquille pour aborder ce sujet. Répandre des données et messages infondés, à l’intérieur ou l’extérieur du Brésil, ne contribue pas pour résoudre le problème et ne sert qu’à nourrir la manipulation politique et la désinformation.
Le Brésil est un exemple de développement durable. Il conserve plus de 60% de sa végétation indigène, possède une législation environnementale moderne et un Code forestier qui devrait servir d’exemple au monde entier. Nous avons des sources d’énergies propres, renouvelables, et nous faisons ainsi une grande contribution à la planète.
Nombre de pays développés, d’un autre côté, n’ont pas encore su avancer dans leurs engagements liés à l’Accord de Paris. Nous suivons comme toujours ouverts au dialogue sur la base du respect et de la vérité, conscients de notre souveraineté. D’autres pays se sont solidarisés avec le Brésil. Ils ont mis à notre disposition des moyens pour combattre les incendies et se sont montrés prêts à présenter la position brésilienne devant le G7.
Des incendies arrivent dans les forêts du monde entier, et cela ne peut pas servir de prétexte pour de possibles sanctions internationales. Le Brésil sera toujours, comme il l’a été jusqu’ici, un ami de tous les pays et responsable de la protection de sa Forêt amazonienne.
Bonne soirée !
Que me perdoem os brasileiros e falantes de português por esta postagem em francês, mas a referida legendagem foi dirigida especialmente pro público que tem Emmanuel Macron, atual arqui-inimigo do Bolsonaro, como presidente da República, hehehe. Em todo caso, vai aqui um consolo: quem tentou escapar da TV noticiosa brasileira na semana passada porque ela está com fixação no Jair Messias e sua crise na Amazônia, falhou profundamente. Nas principais línguas do mundo, tanto no rádio quanto na televisão online, o tema mundial do momento são os incêndios na floresta e o choque diplomático com Macron! Vixe, mas pelo menos, foi a oportunidade de saber como os outros países veem a gente, e como eles expressam nossa realidade em suas respectivas línguas.
Pior é que mesmo observando algo da Grécia, o problema do Brasil está ocupando as manchetes. Até mesmo neste jornal de ontem, pelo programa de notícias da StarTV, as queimadas na Amazônia foram abordadas por alguns minutos. Como vemos logo de cara (no original), Bolsonaro estava certo quando disse que incêndios florestais ocorrem no mundo todo, e que a situação é grave, sobretudo, porque a Europa tem um verão muito quente. Porém, eles não deixaram de abordar o lado político e as manifestações contra o presidente ao redor do mundo. Depois da matéria principal a respeito, em que eles usam direto as palavras stratós e stratiótes (relacionadas a “soldado” e “exército”, por causa da origem de Bolsonaro), fala-se brevemente sobre a cúpula do G7, os países mais ricos do mundo, que está ocorrendo em Biarritz.
Em todo caso, mesmo que vocês não entendam tudo, encarem como um exercício de alteridade que permita superar o estranhamento perante outras culturas. Curiosamente, o nome Amazonas vem da lenda grega sobre mulheres guerreiras, e não só o Brasil, mas também a Venezuela tem um estado chamado Amazonas, nome usado também por um departamento do Peru e outro da Colômbia! O mais engraçado, pelo que percebi, é os estrangeiros em geral, mesmo argentinos (em chats de vídeos ao vivo), confundirem a “Amazônia” como floresta com o estado em si do “Amazonas” e então dizerem que é o “Amazonas” que está pegando fogo, hahaha.
(Reportage de la TV grecque sur Bolsonaro et l’Amazonie) :
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